Le fond du baril

A deux, la tâche fut plus aisée. Il purent creuser le trou en une paire d'heures, et y déposer le corps de Detlev. Sparda déposa à ses côtés ses effets personnels. Pour la bague, que Varsen avait effectivement retrouvé, Sparda l'enveloppa dans un petit carré de tissu, avant de la fourrer dans une petite bourse à sa ceinture. Une fois le trou rebouché, ce qui fut bien plus rapide que de le creuser, la nuit était déjà bien avancée.

Les deux compagnons, en nage, prirent le temps d'éponger la sueur sur leurs bras et leur visage. Sparda en profita pour se verser sur les bras une petite quantité d'eau, afin d’ôter la terre collée par la transpiration dont il était couvert. Il bu ensuite une lampée d'eau, qui lui semblait salvatrice, et tendis la gourde a Varsen.

"Merci du coup de main, il est temps d'aller prévenir les jeunes de ce drame..."

Tout en tournant les talons, Sparda s'empara d'une torche et la fit prendre sur le feu qu'ils avaient allumé bien plus tôt dans la nuit. Celui-ci semblait d'ailleur faiblir, faute de surveillance...
Il se la calla entre les dents tout en se dirigeant vers l'obscurité, en prenant bien garde de tenir la flamme le plus loin possible de son visage. Ses mains libres, il pu rattacher ses cheveux vers l'arriere, formant ainsi un chignon improvisé à l'arrière de son crâne. Il reprit la torche dans sa main gauche, et se dirigea vers les deux plus jeunes, souvent à l'écart, et dont il avait très peu d'affinité, par manque de dialogue.

La survenue de ces événements ne l'avait pas traumatisé. Il était en colère. Il n'avait pas pu protéger un homme, et c'était bien son plus gros problème. Il l'avait vu mourir, sous ses yeux, sans même pouvoir intervenir. L'air frais de la nuit paraissait glacé sur sa peau à nouveau transpirante, et l'obscurité ambiante ne semblait que peu l'incommoder. Il marchait, seul dans la pénombre, déterminé. Sans même prêter attention aux bruits de couleuvres ou tout autre petits animaux aux alentours. Ne pas y prêter attention ne signifiait pas qu'il ne les entendait pas. Chaque crissement de branche, chaque animal fuyant, chaque bruissement de feuille, il les entendait avec clarté. Ce n'était juste pas sa priorité pour le moment...Il arriva après sa brève marche solitaire près des deux plus jeunes du groupe. Il paraissait à présent bien plus calme.
Il prit la parole d'une voix douce, presque un chuchotement.

"Hum, veuillez m'excuser de vous importuner, mais je me dois de vous apprendre une nouvelle. Je n'irai pas par quatre chemins, mais nous vous devons la vérité sans détours."

Voyant le visage intrigué de ses interlocuteurs, il enchaîna, afin de leur épargner les désagréables sensation de la montée de stress.

"Le vagabond que nous avions rencontré chez Roberta, Detlev, nous a quitté. Il a succombé à une vieille blessure qu'il cachait sous sa maille. J'aurais du le deviner à son teint..."

Il avait menti. Sparda était honnête en toute circonstance, mais voulait par dessus tout protéger son entourage, à quel prix ? Le mensonge lui avait paru, à cet instant, être le moindre mal...

Varsen aurait aimé garder la bague, mais il connaissait bien comment l’humain fonctionnait et il aurait probablement perdu son alliés potentiel le plus important en gardant la bague. Sparda aurait eu des doutes et il ne l’aurait pas gardé attaché à lui très longtemps par la suite. Si le fait de se départir du joyau lui pesait beaucoup, il n’avait pas sauté dans le trou pour la même raison. Et il n’avait pas suivi le gaillard jusqu’au campement des jeunots pour tenter quelques machinations non plus. Il aurait accepté la vérité si elle était sortie et il aurait trouvé comment s’en sortir de façon intelligente et rusée.
Comme Sparda avait donné très peu de détails quant à la suite d’évènements qui avait précédée cette rencontre avec le jeune couple d’idiots incompétents que formaient Elli et Elbereth, le voleur prit aussi la parole :
-Restez sur vos gardes, il se passe ici quelque chose d’incompréhensible et de possiblement dangereux. On ne connaît pas la cause de tout ceci, mais il est probable que quelque chose rôde dans les parages. Il serait peut-être plus prudent de rester ensemble pour un moment.
Tous le regardaient maintenant comme s’il était un étranger. Il était pourtant la personne la plus aimable et fiable qu’il connaissait.

L’intrusion désagréable des deux individus à ce moment de la soirée fut plutôt dérangeante. Elli lâcha la main de la jeune femme et commença à paniquer presque tout de suite sans  le montrer aux autres. Pourtant Elbereth sembla le cerner immédiatement mit sa main sur son poignet pour trouver son poul. Son cœur se calma. Ce qu’il avait prit pour un self-contrôle de lui-même auparavant n’était en fait que la douce influence de sa sorcière bienveillante. Sparda qui leur annonçait la nouvelle d’un air quasi abattu et ensuite Varsen qui les mettait en garde et leur proposait de rester groupés? Il était impossible que ce dernier soit aussi concerné envers leur sécurité hormis s’il avait quelque chose à y gagner.
-Vous… Je… Nous…
Il déparlait. Elli ne voulait pas qu’une autre crise se déclenche et Elbereth se rapprocha de lui comme s’ils étaient un couple alors que ce n’était pas le cas. Elle faisait ça uniquement pour mieux le calmer. Il respira enfin, mais ne fut pas capable d’enchaîner, laissant à sa nouvelle complice le soin de décider ce qu’il en serait pour cette nuit.

Je ne comprenait pas très bien pourquoi Elli cherchait à se rapprocher de moi , il ne semblait pas craindre mes pouvoirs et le prenait à la rigolade .
Je n'avait pas le cœur de chercher encore une fois à le mettre en garde et le laissa me prendre la main, après tout il n'était pas d'une compagnie désagréable et je pensait pouvoir me fier à lui . Pour le reste nous verrons en temps et en heures mais je ne comptait pas le repousser alors que j'aurais besoin de le toucher à chaque fois que le mal ferait son apparition.
Ce léger moment de répit ne dura pas Sparda et Varsen venait nous annoncer la mort du dernier camarade, soit disant d'une ancienne blessure.

" Pourquoi ne m'a ton pas demander de l'aide pour le soigner ? Ou est son corps ? "

Les questions sortaient naturellement pendant que je repris le poignet d'Elli qui lui n'arrivait pas à dire un seul mot.

Ils m'indiquèrent qu'il était déjà enterrés ce qui ne fit qu'accentuer ma méfiance, nous tenir informer après avoir cacher le corps n'était pas une bonne preuve de transparence et cela ne me disait rien qui vaille .

" Vous pouvez installé votre camp ici si vous le souhaitez, je ne tient pas à dormir à coté d'une tombe personnellement , mais n'ayez crainte pour notre sécurité, nous dormirons dans les arbres pour plus de tranquillité "

J'avais inclus Elli sans lui en laisser le choix, et au vu de sa tentative de rapprochement je doutait qu'il refuse de partager mon hamac . A conditions qu'il arrive à grimper la-haut .
J’espérais juste qu'il comprendrais que je ne cherchais que la sécurité, je n'avait confiance qu'en lui dans le groupe et ne savait pas encore si le danger venait de Varsen et Sparda ou d'autre chose, et j'aurais trop de remords de le laisser dormir au sol et qu'il soit la prochaine victime .

Ne tenant pas à rester longtemps en compagnie de Varsen qui n'allait surement pas tarder a se droguer de nouveau je me levait, tenant la main d'Elli pour le convaincre de faire de même . Si les deux autres décidait de rester nous monterons directement , évitant ainsi leur présence.

La jeune femme semblait bien suspicieuse après avoir entendu les propos de Sparda. Il était vrai que cela pouvait paraître bien douteux et maintenant Varsen et le forgeron devenaient de potentiels ennemis, de potentiels meurtriers. Si c’était vrai pour le premier, ça ne l’était pas à ce moment-ci. Et pour le vieux, ça sautait aux yeux qu’il n’était pas un tel homme. Quoi qu’il en soit Varsen aurait préféré évité que cela ne retombe sur ce dernier. L’alcoolique décida de raconter la vérité en insistant sur le fait que Sparda avait voulu faire les choses correctement et rendre hommage à leur compagnon de fortune. Il préférait être le seul coupable plutôt que ce Sparda l’accompagne injustement dans ce préjudice. Après avoir raconté sa version des faits, l’ivrogne de première ajouta : ‘’On préférait vous éviter les détails, mais maintenant vous savez tout. Nous resterons ici pour cette nuit. Je monterai la garde pour m’assurer de notre sécurité à tous. Si vous cherchez vraiment un coupable, faites moi porter le chapeau. Ça m’est bien égal.’’

Varsen faisait enfin preuve d’humilité. Du moins c’était ce qu’il voulait faire croire à ses subalternes. Il n’était pas question que le groupe de dissolve maintenant alors qu’ils n’avaient presque pas avancé. S’il lui fallait laisser un peu son ego de côté, il pouvait le faire temporairement pour qu’il parvienne à ses fins.

Si Varsen semblait avoir dit la vérité lorsque Sparda l’avait cachée, cela ne suffisait pas à Elli. Et le fait que ce chef de pacotille veuille monter la garde cette nuit ne le rassurait pas. Les toxicos n’avaient que faire des autres tant qu’ils pouvaient obtenir leur came d’une manière ou d’une autre. Elbereth insistait pour qu’ils grimpent tous les deux rejoindre son hamac. Cela semblait bien pressant.
La jeune femme passa devant, prenant soin de bien figurer à Elli où saisir les prises sur l’arbre et où poser les pieds pour reprendre son souffle. L’ascension fut lente car le conteur manquait d’expérience et son état physique laissait à désirer pour le moment.
Quand ils atteignirent le lit de fortune, Elli comprit qu’ils y seraient bien à l’étroit. Si le vertige ne le gênait pas trop, il voyait mal comment entrer dans le hamac sans être complètement collé contre la jeune femme. Les lits qu’ils avaient dû emprunter jusqu’à maintenant rétrécissaient à vue d’œil et cela le faisait bien rire intérieurement. Comme si le destin voulait qu'il se passe quelque chose entre eux, mais Elbereth le repoussait tout le temps.
Comme cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu de rapport sexuel, il se demandait bien comment éviter une érection d’ici au lendemain matin. Quand bien même il aurait voulu rebrousser chemin, c’était quand même elle qui l’avait entraîné jusqu’ici sans même lui demander son avis. Quoi qu’il en soit, il avait fini de jouer. Il avait envie de sentir la chaleur de la jeune femme contre lui et il la trouvait très attirante. Il entra dans le hamac et sentit très vite qu’il aurait bien du mal à se retenir de tenter quelque chose cette nuit.

Varsen faisait un piètre manipulateur, il avait suffit de deux question de ma part pour qu'il change la version de Sparda pour s'accuser de tout . Qui croire maintenant ?
La version de Varsen me paraissait étrangement plus sincère, mais je ne pouvait être sur qu'il ne cachait pas encore quelque chose . Et Sparda avait perdu un peu du crédit que je lui accordait en mentant .

C'est pourquoi nous sommes monter tout de suite, que Varsen monte la garde ou pas je ne pouvait avoir confiance , et je préférais entraîner Elli avec moi, même s'il eu du mal à monter je préférait le savoir à l'abri .

C'est au moment même ou il se couchât près de moi que je compris que ce n'était qu'une demi bonne décision, le hamac confortable pour moi le forçait à se coller contre mon corps et je n'ai pas eu besoin de prendre son poignet pour sentir son poul s’accélérer . Fidèle à lui-même il ne chercha pas tous de suite à profiter de la situation , mais je n'était pas persuadé qu'il tiendrait longtemps vu la promiscuité ...

Tentant de le calmer je me tournait vers lui pour essayer de diminuer la tentation, cherchant une postion confortable je mis mes mains contre son torse et ma tête ua creux de son coup .

" Essaie de rester sage ... "

Je n'était pas certaine qu'il entendrais, je l'avait murmurer pour que Varsen et Sparda ne puissant pas se douter de ce qu'il se passait, les hommes entre eux pouvait être idiots .

Ne voulant pas non plus vexer Elli, qui faisait son possible pour se rapprocher de moi sans me brusquer depuis le début je continuait :

" Je suis bien contre toi, mais ce n'est pas le moment "

J’essayais de le calmer mais je me doutait que poser mes mains sur sa peau n'aurait pas l'effet escompter . Je pris le risque de déposer un baiser sur sa joue, il devenait compliquer de le repousser tout en le gardant près de moi...

Quand Elbereth lui dit de rester sage, Elli pensa tout de suite l’inverse. C’était qu’il n’avait jamais vraiment écouté ce qu’on lui demandait de faire et aujourd’hui grâce à ça, il était conteur plutôt que propriétaire d’un commerce en vogue très rentable. Il avait déjà occupé quelques fonctions plus exigeantes telles que gérant ou chef d’équipe pour subvenir à ses besoins, mais s’était bien vite rendu compte que l’argent ne règlerait pas tous ses problèmes et que la charge de travail n’en valait pas autant la peine qu’il l’espérait.
Quand ensuite elle renchérit en lui disant que ce n’était pas le moment, Elli comprit qu’avec la présence de Varsen et Sparda un peu plus bas, ça allait être difficile de se donner à quelques agréments ce soir là sans faire de bruit. Sa main longea tout de même la hanche de sa belle jusqu’à son cou pour lui signifier son attirance. Si elle l’avait embrassé sur la joue, lui n’y alla pas aussi subtilement. Quand sa main atteignit le visage d’Elbereth, il l’embrassa d’un franc baisé aussi doux et langoureux que discret et charmeur. Il voulait qu’elle sache qu’il la désirait. Il lui avait été aussi difficile de faire autrement que de l’embrasser que maintenant de lui cacher le reste de sa personne qui suintait le désir charnel. Son corps et sa tête menait un duel rocambolesque qui se résuma à ne pas être en mesure de cacher ses pulsions de façon efficace, ou plutôt les cacha de façon totalement inefficace. Elli la laissa encore une fois décider, ce qu’il faisait d’ailleurs depuis le début sans trop s’en rendre compte. Il voyait d’ailleurs les seins de sa douce frémir et ses jolis mamelons se durcir et paraître au travers son linge, ce qui était loin de le laisser indifférent.
Rien de nouveau pour lui à part un sentiment étrange qu’il tentait tant bien que mal d’étouffer. Pourquoi s’éprendre de quelqu’un si c’était pour la perdre le lendemain?

J'aurait du me doute que se baiser enflammerai Elli plus qu'il ne le ferait patienter... Mais en même tant je ne pouvais le regretter. Lui si calme et prévenant d'habitude.. le sentir à la limite de perdre le contrôle me plaisait beaucoup.
Et ce baiser... ces lèvres pressant les mienne de succomber à la tentation, et son corps brûlant, bien trop collé au miens pour qu'il puisse caché ces désirs.

Je perdais mes esprits, et n'était plus moi même non plus , au lieu de le repousser, on de tenter de le calmer je cherchais de nouveau son souffle et l'embrassais à mon tour .
Je savais pertinemment qu'il ne pourrait rien se passer de plus, déjà parce Varsen et Sparda et réveiller juste un peu plus bas mais également car j'était totalement novice sur ce terrain, je ne savait absolument pas ce qu'Elli attendais exactement de moi ni même si c'était faisable dans un hamac .

Mais je ne pouvait résister à me coller contre lui, à sentir sa main sur moi et à lui faire ressentir qu'il n'était pas seul à avoir du mal à se tenir . S'il avait été plus franc en m'embrassant qu’auparavant ce n'était rien par rapport à mon baiser. Je ne comptait plus décoller mes lèvres des siennes et me haïssait pour la tournure que ça prenait... comment pourrais-je encore le repousser alors que je n'avait aucune envie qu'il arrête de me toucher ?
Et pourtant il le faudrait, novice ou non je savait bien que ces gestes pouvaient avoir beaucoup plus de conséquences pour moi que pour lui .

Alors que la nuit s’annonçait de plus en plus courte, l’étreinte des jeunes tourtereaux se faisait quant à elle de plus en plus tendue. La main gauche d’Elli avait relevé la robe d’Elbereth jusqu’à ses fesses, les caressant de manière obscène, tandis que sa main droite tenait toujours le visage de celle-ci pour l’embrasser de façon toute aussi indécente. Son souffle était de plus en plus rapide et si son cœur s’emballait, il n’était pas envisageable qu’une autre crise perturbe ce moment d’une parfaite intensité, au contraire. Il ne voulait plus s’arrêter et comme Sparda semblait s’être endormi et que Varsen quant à lui, était maintenant dans un autre monde, il laissa place à cette frénésie incontrôlable qui le tenait bien éveillé en cette nuit si peu exhaustive.
Sa main droite finit par quitter le visage de sa douce pour rejoindre ses cuisses. Il laissa ses doigts effleurer celles-ci, montant doucement jusqu’à cette fleur encore vierge et humide d’une rosée matinale qui ne comptait pas tarir. Le conteur caressa ces endroits encore peu connus de la jeune femme, la laissant frémir et se tortiller. Elle laissa échapper un gémissement beaucoup plus sonore qu’elle l’aurait souhaité, ne gênant même pas Varsen qui faisait plus bas un bien mauvais garde.

De manière très prévisible Elli s'échauffait en même temps que moi, mettant sa retenu au placard il passait maintenant outre mes vêtements et mon corps ne voulait plus qu'il se détache de moi .
Quand sa mains atteignit mon entrejambe je ne pu m’empêcher de gémir et de me coller contre lui, je me sentait mal de ne savoir lui rendre la pareille et en même temps je n'avait aucune envie d’arrêter ce plaisir qu'il me donnait. Je n'avait jamais imaginer que cela pouvait être aussi attrayant , l'acte sexuel se résumait encore pour moi à la procréation et je pensait que seul les mâles en tirait un plaisir , la réalité était évidement toute autre .

Elli continuait de m'embrasser follement et de caresser de toute sa main mon intimité, je ne maîtrisait plus vraiment mes gémissements mais il fallait mettre un terme à tout cela . Je devinait bien ce qui allait ce passer ensuite, et même si mon corps en mourrait d'envie ma raison savait que je ne devait pas franchir la limite.
Faire cela avec un inconnu qui pourrait tout aussi bien disparaître demain n'était pas une option , comme j'aurait aimé dormir dans un vrai lit et que l'audace d'Elli se serait limiter à déposer un baiser discret sur mes lèvres ...

Prenant le reste de ma conscience en main je pris les mains d'Elli pour tenter de les remonter contre nos torses .

" Je ne peut pas te donner ce que tu cherche, je ne suis pas ce genre de fille , je suis désolée "

J'avais peur, peur qu'il le rejette, ou qu'il me force... je ne savait comment il allait réagir et je tremblais à l'idée de ce qu'il allait ce passer ...
J'aurais aimé l'embrasser de nouveau , lui dire que ... que pourrais je lui dire d'ailleurs ? Que je m'attachais à lui et que je voulais franchir ce pas dans ces bras un jour ? C'était idiot, il me prendrait pour une jeune demoiselle en quête de romance alors que mon attirance envers lui n'avait rien à voir avec cela .
Je pouvais juste essayer de me maintenir pas trop proche de lui, alors que ce foutu hamac nous suggérait tous l'inverse.. priant à la fois pour qu'il s'en aille et pour qu'il reste prs de moi ...

Une fois les deux plus jeunes membres du groupe montés dans leur hamac et le forgeron assoupi, Sal'gan, utilisant le joyau de l'anneau précédemment en possession de Detlev pour étendre son influence, alla caresser l'esprit du guetteur. D'une voix rappelant le sifflement d'un serpent, il lui murmura discrètement dans son esprit :

"C'est ta faute."

La voix éveilla immédiatement l'attention de l'humain et le démon resta silencieux un moment, attendant que son attention retombe avant de poursuivre.

"Tu me dois réparations, siffla-t-il à nouveau, cette fois sans chercher la discrétion. Prépare toi à me dédommager ou à t'étouffer dans les remords!"

Sal'gan rétracta son influence jusque dans l'anneau, laissant l'humain tirer les conclusions qu'il voulait de cette intervention. Le démon ne lui donnerait pas toutes les informations d'un coup, et le laisserait ruminer ses paroles ainsi que les prochaines jusqu'à ce que la réalité sur leur provenance puisse passer pour un soulagement.

__________

Portant de nouveau son attention sur sa citadelle en ruines, Sal'gan remarqua la présence d'un autre de ses acolytes près de sa gemme. De prime abord il pensa qu'il s'agissait du petit humain impertinent qui trainait dans les environs, attendant ses prochains ordres, mais il s'agissait en réalité de quelqu'un d'autre : une femme, arrivée peu ou proue au même instant que l'insolent. L'humain se tenait plus loin, adossé à un mur, les fixant tous les deux. Il fallait dire que la robe de son culte, ainsi que le manteau de voyage qu'ils gardaient par-dessus ladite robe, cachaient presque tous les traits des serviteurs.
Les deux semblaient se respecter l'un l'autre mais ne s'adressaient pas plus la paroles que nécessaire. Le démon se demandait bien quel intérêt ils pouvaient mutuellement se trouver.

"Qu'y a-t-il, finit par dire le démon à l'humaine.
-Seigneur, je suppose que vous vous doutez que mettre tous vos yeux dans le même panier est risqué. D'autant plus que le panier en question est assez peu fiable. Nous discutions de l'état actuel du petit groupe approché par Detlev avec..."

L'humaine ne fini pas sa phrase, préférant faire mention de l'insupportable humain par un mouvement de tête dans sa direction, de peur d'énerver le démon par la simple mention de son nom.

"Et quel votre avis éclairé de petits mortels? demanda le démon, paraissant plus exaspéré qu'il ne l'était vraiment.
-Le forgeron du groupe semblait respecter Detlev. Vous pourriez peut-être tenter de l'appâter lui aussi. Il semble aussi plus fiable et pourrait plus inspirer confiance à ce groupe. Le manipuler permettrait de diriger le groupe plus facilement.
-Mais si ces deux là se parlent, ils se méfieront beaucoup trop.
-Uniquement s'ils font le rapprochement, rétorqua l'humaine, un sourire a coin de ses lèvres.
-Précise ta pensée, intima le démon, à la fois frustré par le fait que l'humaine n'expose pas son plan directement mais aussi intéressé.
-Laissez moi approcher le forgeron et je me charge de lui."

Sal'gan se tut un instant. Il avait appris à écouter cette humaine, ses idées étant souvent les bonnes, mais d'un autre côté cela impliquait de la laisser utiliser le lien qu'il avait avec chacun de ses joyaux maudits. Il n'aimait pas l'idée, sans forcément être certain de pourquoi. Cependant, l'idée était bonne. Il était vrai que Varsen pouvait être instable et suffisamment méfiant pour le rejeter jusqu'à ce que la drogue l'emporte dans le prochain royaume.
Sal'gan intima à l'humaine de poser sa main sur la gemme, ce qu'elle fit, et partagea avec elle ce lien. Puis, pendant qu'elle était occupé à atteindre l'esprit de l'artisan, le démon porta son attention vers l'humain adossé à un mur dans le fond. Ses yeux vairons lui lançaient un regard noir. Le démon se " rapprocha" de l'humain, laissant un ricanement sifflant résonner dans son esprit.

"Qu'y a-t-il? Tu aimerais pouvoir être aussi proche d'elle?"

Mais son amusement prit immédiatement fin lorsque l'humain laissa échapper un rire rapide à son tour, ses yeux ne quittant pas leur expression assassine. Il lui faudrait réellement d'autres serviteurs, qu'il puisse se débarrasser de celui-ci...

__________

Quelque soit le rêve que Sparda avait, il fut soudainement attiré par une porte qui venait d'apparaitre dans le bord de son champ de vision. Cette porte, ne lui laissait aucun choix : il devait la franchir. Et une fois que ce fut fait, il était sur le pont d'un navire qui avançait, lentement et calmement sur une mer tout aussi calme. Pas le moindre bruit de vague ne se faisait entendre et le ciel était entièrement noir, dépourvu de lune ou de nuages. Toutefois, la mer semblait briller par endroit.

"Ce sont les âmes des morts."

Cette voix était celle du guerrier en armure derrière lui : Detlev. Le mort marcha tranquillement jusque dans le champ de vision du rêveur, lui faisant face et le regardant droit dans les yeux de ses orbites où la vie ne brillait plus.

"Ceux qui ont eu une fin douce et paisible, tout du moins. Nous autres, nous voguons sur ce navire, vers nos prochains tourments..."

Il avait la mine fatiguée et le visage encore plus pâle que de son vivant, parcouru par de fines veines noires.

"Sparda, je dois t'avouer quand lorsque j'ai tenté de vous rejoindre, je cherchais la même pierre que Varsen. Elle est la clé de ma liberté. Un démon a prit possession de mon corps et mon âme. Il a pu laisser mon corps mourir, mais il tient fermement mon âme. Libères moi. Laisses moi rejoindre le calme de..."

La voix du guerrier mourut dans sa bouche et il fut soudainement pris d'une effroyable toux. À chaque fois qu'il toussait, un sang carmin s'échappait d'entre ses dent, tandis que son regard fixait l'artisan, implorant son aide, tandis que ce dernier ne pouvait bouger ou détacher son regard de la scène morbide.

Finalement, le corps du guerrier tomba au sol, le sang s'écoulant à flots par sa bouche et son nez, dégoulinant jusque dans l'eau où il se propageait rapidement telle une onde, lui donnant une teinte écarlate. Puis un geyser de sang jaillit au loin, accompagné de hurlements alors que les âmes des morts s'éveillaient, tentant de monter sur le pont du navire de leur bras translucide à la peau teintée par le sang tandis qu'une tempête impie se déchainait.

La servante de Sal'gan rompit lentement le lien avec l'esprit du forgeron, lui laissant reprendre le contrôle de ses songes. Le message était passé. Probablement que le forgeron, au réveil, considèrerait ceci comme un simple cauchemar, mais il aurait tout le temps de changer d'avis, quand il refera ce rêve encore et encore...

Si Elbereth pouvait être inquiète de la réaction d’Elli, celui-ci n’en fit pas trop de cas. Il aurait voulu continuer certes, mais il comprenait bien que sa jeune maîtresse avait des craintes face à cet acte. Il n’en imaginait d’ailleurs qu’une fraction de ces peurs qui pouvaient se rattacher à un rapport sexuel. Il laissa son cœur se calmer, mais resta près d’Elbereth. Il lui flatta les cheveux un instant en lui disant qu’il respectait son choix. Il l’embrassa encore plus calmement pour lui signifier qu’il l’attendrait si c’était ce qu’elle voulait. À près tout il l’appréciait assez pour cela et passer le voyage auprès d’elle serait bien mieux pour endurer Varsen.
Alors qu’elle semblait se calmer elle aussi, ils s’endormirent collés l’un à l’autre et au chaud.

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